La lecture est un véritable plaisir avec lequel le confinement m’a permis de renouer entièrement et de le cultiver encore plus assidument.
J’ai depuis retrouvé un rythme de lecture soutenu que j’ai réussi à conserver.
Je choisis mes lectures souvent par écho avec quelqu’un que j’admire, qui m’intéresse ou que j’aime bien tout simplement.
Je peux ainsi m’intéresser à des pistes de lecture par le biais d’une interview que j’ai trouvé intéressante ou une citation directe effectuée par une personnalité publique dont l’univers m’interpelle ou tout simplement par les recommandations de proches.
La lecture est pour moi une discipline qui circule, un passage de relais d’univers, d’émotions et d’aventures.
« Un été avec Homère » de Sylvain Tesson
Homère, énigmatique créateur de l’un des fondements de la culture grecque, n’aurait peut-être pas existé. Il serait une suite d’auteurs différents dans le temps qui auraient initié la genèse initiatique que représente son œuvre.
Sylvain Tesson nous propose de suivre les traces des voyages mythiques en s’arrêtant sur les lieux décrits par Homère et de retrouver chaque élément du récit, sublimé par la littérature, dans la nature. Les sirènes n’étaient peut-être que des rochers que l’on peut toujours voir dans un endroit précis.
Les lieux y sont égrenés au travers de leurs histoires et promettent une plaisante navigation en méditerranée.
« Atomic Habits » de James Clear
Et si les véritables révolutions se gravaient dans l’infinitésimal plutôt que dans la grandiloquence et les coups d’éclats.
C’est le très intéressant travail proposé par ce livre qui propose de nous accompagner à mettre en place les grands changements qu’on souhaite à notre vie.
D’apprendre une langue à manger sain ou même perdre du poids.
Il apprend à déconstruire des habitudes toxiques et initier un cercle vertueux pour changer sa vie en y introduisant de minuscules habitudes (d’où le nom « Atomic », pour la référence à la dimension à peine perceptible).
C’est un ami qui m’a prêté ce livre, qui me pique de curiosité.
« La malédiction d’Edgar » de Clide Toison
Edgar c’est Edgar Hoover. Ce roman biographique nous plonge dans les rouages les plus minutieux et les plus sombres de l’influence de cet homme politique américain, qui a fait ployer toutes les branches de la politique et des systèmes d’intelligence américaines de son poids pendant plus de 5 décennies.
Clide ToIson, adjoint d’Edgar, y déroule ses révélations et nous offre un envers du décor aussi palpitant qu’un roman d’espionnage de communisme, de la soif de pouvoir corrosive de Hoover, en passant par Malcolm X, Marilyn Monroe ou les Kennedy, on plonge dans les archives du FBI.
C’est un roman qui déconstruit le rêve américain, avec un talent de narrateur rare, qui permet de s’immerger de manière palpitante dans les dossiers cachés de l’Histoire.
« Les mains du miracle », de Joseph Kessel
Redécouvrir Kessel a été pour moi très fort. C’est un monument, c’est pour moi une source d’inspiration et une guidance véritable de chemin de vie inouï ! Quel monstre sacré ! J’ai depuis lu, évidemment toute son œuvre, je peux recommander chacun de ses écrits mais le dernier que j’ai lu en date, pendant le confinement est ma recommandation actuelle.
Ce livre nous plonge dans le fil du rasoir qu’a été la vie du médecin personnel de Himmler.
Grand spécialiste de massages thérapeutiques auprès tous les grands d’Europe, Il consent à examiner Himmler, perclus de maux d’estomac, et le soulageant, ce dernier en fait son médecin personnel.
C’est le début d’une aventure entre le bien et le mal, dans la zone grise de sa conscience, pour Félix Kersten. Il va user de son influence et de sa proximité auprès du puissant chef de la Gestapo pour sauver des milliers de vies.
Orchestré par l’éblouissant talent de Kessel, ce roman est un bijou d’humanité, de ses errances, de ses questionnements mais aussi des forces tranquilles qui la traverse.
